Maison construite vers 1890 par Octave Mano maire de la commune de 1892 à 1904. Elle occupe la place de l’ancien château-fort du Moyen Age, construit d’abord en bois puis en pierres. Le château défensif s’élevait au moyen âge dans les fondations actuelles, d’inspiration médiévale fantaisiste, à l’arrière de l’église.
Le vieux château de Salles désigné aujourd’hui sous le nom de Castéra, fut élevé pendant les guerres anglo-françaises, à 100 mètres tout au plus de l’église, sur une sorte de promontoire que le petit ruisseau de la Planquette entourait de 3 côtés dans ses replis et qui était défendu du côté Est par une tranchée. Ce château qui était dans une position assez forte, appartenait d’abord aux seigneurs de Salles, dont l’autorité s’étendait sur le village et sur les vastes quartiers de cette paroisse. Ils étaient puissants et voulurent faire acheter leur amitié aux rois d’Angleterre ; mais ceux-ci, qui se sentaient assez forts pour ne pas craindre leurs grands vassaux , firent marcher des troupes contre eux dans la première moitié du XVème siècle, et le Castéra fut pris d’assaut.
Le roi d’Angleterre garda quelques temps ce château où il entretint une garnison ; puis en 1436 il le donna « avec les droits féodaux de la paroisse » au baron de Montferrand, qui en possédait déjà beaucoup d’autres, et qui fut autorisé à réunir cette juridiction à celle de Belin. Le château de Salles suivit alors la même fortune que son voisin ; il fût pris lors de la conquête française, confisqué et probablement démantelé ; puis, après la mort violente de son seigneur, qui fut décapité à Poitiers pour crime politique, il fut donné par Louis XI à Pierre de Lur, l’époux de sa fille. Les descendants de Lur gardèrent cette seigneurie jusqu’en 1563, puis l’aliénèrent avec celle de Belin dont elle faisait partie. Ce fut Jean de Pontac qui devint seigneur de Salles, Belin et Béliet, puis ses successeurs qui, voyant le Castéra ruiné ou à peu près en ruines, l’abandonnèrent et construisirent sur le bord de la Leyre un autre château moins fort, mais plus élégant.
Le Castéra n’étant plus la résidence des seigneurs, perdit peu à peu son importance, servit de logement à des serfs, puis fut abandonné par eux, et ses pierres enlevées furent données, vendues, ou volées, ou servirent à construire des maisons.
Il ne reste plus du Castéra que quelques pans de murs très épais, ne s’élèvant guère au-dessus du sol, et qui ont servi de fondations à une maisonnette dont le vrai nom est Castaing, mais que l’on appelle aussi la Maison du Castéra.