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L'église de Mons et son airial


C'est en partenariat avec les communes du territoire qu'est né le projet de sentier du patrimoine du Val de l'Eyre. Au rythme de vos balades, découvrez de nouveaux panneaux d'informations permettant de vous éclairer sur l'histoire et la richesse du patrimoine locale. 

Belin-Béliet

"Bienvenue à l'église de Mons"

2002 Rte de Mons, 33830 Belin-Béliet

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques
Entourée de son joli cimetière, l’église Saint-Pierre de Mons est l’un des monuments les plus attachants des Landes girondines. Il a été au Moyen Age une étape importante pour les nombreux pèlerins qui empruntaient la voie de Tours, pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle. L’édifice est ancien, comme le confirment les murs de l’abside et la nef construits en moellons de petit appareil, caractéristique des constructions de la fin du XIe siècle. Au début du XIIe siècle, l’abside reçoit un voûtement en cul-de-four et au XIVe siècle le portail de l’église est établi. Au XVe siècle, la nef est renforcée de contreforts gothiques et percée de nouvelles baies. Puis, une tour avec un étage voué à la défense (à la suite de la guerre de Cent ans) est construite à l’ouest de la nef ; 
© Midiprod - Patrice Hauser
© Midiprod - Patrice Hauser
cette dernière est agrandie d’un bas-côté sud, construit à la fin du XVe siècle, époque où on constate une reprise de la démographie, la paix étant revenue. Au XIXe siècle, la nef et la façade occidentale sont reconstruites presque en totalité. Le décor sculpté roman prend place sur les six chapiteaux de l’abside. On y reconnaît notamment des tiges entrelacées, des oiseaux picorant une grappe... Ces sculptures, par leur style, peuvent être datés de l’extrême fin du XIe siècle ou au plus tard des vingt premières années du XIIe siècle, ce qui est encore une preuve de l’ancienneté de l’édifice. L’église possède de remarquables pièces de sculptures sur bois très anciennes : il s’agit d’un crucifix en bois polychrome du XVe siècle, d’un saint Jean l’Evangéliste de la fin du XVe siècle, souvent interprété à tort comme une effigie de saint Clair. Les lettres décoratives de son manteau et le diablotin sortant du calice prouvent qu’il s’agit bien d’un saint Jean. Cette élégante sculpture, qui a gardé sa polychromie, pourrait provenir du prieuré Saint-Jean de Mons. S’y ajoute une Vierge tenant l’Enfant Jésus en bois polychrome du XVIIIe siècle, trônant au centre d’un beau retable du XVIIe siècle provenant lui de l’ancienne église Sainte-Quitterie de Belin, détruite vers 1840. Une statue de sainte Quitterie des XVe ou XVIe en grès polychrome, se trouvait autrefois dans l’église. Pour mémoire, la sainte, dont le gisant se trouve à Mas d’Aire (Landes) est la première patronne connue de Belin. On rapporte qu’en 1793, cette statue a été cachée dans un chêne au lieu-dit Toutin. Le socle de pierre est gravé des mots « Sainte Quitterie » ainsi que ainsi que des lettres et des chiffres difficiles à déchiffrer. L’église renferme également une toile représentant la sainte, peinte en 1640 par un certain Renault et restaurée en 1839. Des statues contemporaines réalisées par des sculpteurs locaux représentent un pèlerin et saint Clair. Dans l’abside se trouvent un bel autel en pierre du XVIIIe siècle, une chaire en bois de la fin du XVIIe siècle et un bénitier en pierre dont la cuve est renflée de plusieurs fuseaux. L’église possède une cloche en bronze datée de 1785 et des plats de plats de quête en cuivre et étain du XVIIIe siècle.

Saint-Pierre de Mons et le "Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle"

« De même dans les Landes de Bordeaux, dans une petite ville appelée Belin, on doit rendre visite aux corps des saint martyrs Olivier, Gondebaud roi de Frise, Ogier roi de Dacie, Arastain roi de Bretagne Garin duc de Lorraine et bien d’autres compagnons d’armes de Charlemagne qui, après avoir vaincu les armées païennes, furent massacrés en Espagne pour la foi du Christ. Leurs compagnons rapportèrent leurs corps précieux jusqu’à Belin et les ensevelirent avec beaucoup d’égards. C’est là qu’ils gisent tous ensembles dans un même tombeau ; un parfum très doux en émane qui guérit tous les malades ».
© Facsimile Finder
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Le Liber Sancti Jacobi ou Codex Calixtinus, rédigé dans la première moitié du XIIe siècle, nous apprend que l’une des voies les plus fréquentées par les pèlerins allant vers la Galice la via turonensis traverse le pays, passe à Mons, et à l’église Saint-Pierre. Il mentionne que se trouvent là les sépultures des compagnons de Roland, le héros malheureux de la bataille de Roncevaux… 

La fontaine Saint-Clair, fontaine guérisseuse


Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques 
On y accède par un petit chemin qui jouxte le cimetière à une centaine de mètres à l’ouest de l’église. Elle avait intrigué Léo Drouyn qui avait visité les lieux lors de l’une de ses innombrables excursions archéologiques. Voici ce qu’il en dit : « c’est une source que l’on a recouverte d’une arcade en plein cintre. Elle est dédiée à saint Clair et le jour de la fête de ce saint, on vient s’y laver les yeux et y puiser de l’eau, qui dit-on, à la propriété de conserver la vue. C’est un lieu de pèlerinage assez fréquenté. » Longtemps, la petite fontaine fait l’objet d’un pèlerinage chaque premier dimanche de juin. Le saint est toujours invoqué pour guérir les affections de la vue, mais aussi de la peau. La dévotion au saint comporte un rituel : une procession de l’église à la fontaine, ou inversement. Elle est souvent accompagnée de chants en l’honneur du saint. Les dévotions populaires de ce type n’ont pas toujours été appréciées par l’Eglise, car trop proches de la superstition ! Cette source est protégée par un petit édicule construit en brique et en alios et recouvert d’un enduit. Sous la voûte, on peut observer de petites figurines de la Vierge, une coquille Saint Jacques laissée là par un pèlerin et un vase qui permet aux pèlerins de s’humecter les yeux. Sur le sommet de l’édicule, on observe des petites pierres et des croix en bois laissés par les visiteurs ou pèlerins de passage, de même que des chiffons d’étoffes accrochés aux branches des arbres avoisinant la source, comme c’est souvent le cas aux abords des fontaines ou sources guérisseuses, si présentes dans les Landes…
© Midiprod - Patrice Hauser
© Midiprod - Patrice Hauser
© Midiprod - Patrice Hauser
© Midiprod - Patrice Hauser

La croix du cimetière de Saint-Pierre de Mons

A l’intérieur du cimetière clos de murs en pierres sèches, se trouve cette croix élancée. D’une hauteur d’environ 4 mètres, elle est constituée d’une colonne scellée au plomb portant un crucifix et des clés papales sculptées. Des documents d’archives, conservés à la mairie, prouve qu’elle était placée en 1815 dans le bourg de Belin. Elle a été ensuite déplacée lors de l’élargissement de la route royale. Le cimetière de Béliet renferme une croix du même type. Adossé au fût de la colonne se trouve une table utilisée autrefois dans le déroulement de la liturgie des morts. Les tables de ce type se rencontrent encore ; elles sont parfois même placées contre les lanternes des morts et ce depuis l’époque romane.

L'Obélisque ou Croix des pèlerins

Inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques Cette croix, que l’on date des XVe-XVIe siècles, bien présente dans le paysage, a été de tout temps un repère pour les pèlerins. Il s’agit probablement d’une croix dite de sauveté (sauvedat en gascon) délimitant la sphère d’influence de l’ancien prieuré Saint-Jean de Mons, dont il ne reste plus aucune trace. Les sauvetés sont des fondations placées sous la sauvegarde de croix qui délimitaient leur territoire. Les sauvetés ont été d’abord voulues par l’Eglise pour protéger les populations rurales et ont joué un rôle non négligeable dans le peuplement et la mise en valeur des terres et le peuplement de ces régions. Elles ont également accueilli et protégé les pèlerins…Pour certains érudits, cette croix pourrait indiquer le lieu d’ensevelissement des dépouilles de plusieurs des compagnons de Roland, morts à Roncevaux. La croix est étonnante, bâtie sur un socle ou emmarchement à sept degrés. Le matériau est local, à savoir la garluche ou alios. Elle s’élève à près de 4,5 m de hauteur, apparentée à un obélisque perché sur une colonne élancée.

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